Pour le lancement de cette nouvelle saison, le Forum LUXEMBOURG CREATIVE reconduit sa collaboration avec les Agences de développement local (ADL), afin de vous proposer le portrait d’entreprises inspirantes, dans la Province de Luxembourg.

Cette fois, six projets seront mis en avant pour leur travail dans l’économie circulaire et plus particulièrement concernant leur philosophie « zéro déchet ». À l’heure où notre planète nous implore de modifier notre modèle de consommation, il est important que tout entrepreneur puisse, même à petite échelle, contribuer au monde de demain. Nous devons tous être des colibris et ces six entreprises nous prouvent que nous pouvons agir même tant que TPE ou indépendant.

N’hésitez pas, non plus, à consulter notre agenda de rencontres-conférences.

Éric Jonkeau

La Ferme Jonkeau

Depuis de nombreuses années déjà, Eric Jonkeau a mis l’innovation au cœur de sa ferme située à Taverneux, dans la commune de Houffalize. En effet, avec son fils Pierre-Olivier, ils sont sans cesse à la recherche de nouveaux procédés destinés à optimiser le fonctionnement de cette exploitation de bovins viandeux et laitiers. Leur dernier projet en date ? L’installation d’une station de bio CNG - fabriqué à partir des effluents d’élevage de la ferme, mais également de résidus organiques provenant d’une fromagerie et de deux brasseries voisines.

Faire son plein de bio CNG à la ferme

Ce projet de station bio CNG s’inscrit dans une réflexion initiée de longue date au sein de cette exploitation agricole. En effet, depuis les années 2000, la famille Jonkeau a commencé à produire des céréales sur la ferme, à l’heure où la question de l’autonomie fourragère du bétail n’était pas encore au cœur des préoccupations du monde agricole. Ainsi, Eric Jonkeau nous précise notamment qu’il était courant pour des exploitations, situées en province du Luxembourg, d’importer de la paille produite en France.

Partant de ce constat, il a donc souhaité développer plusieurs activités au sein de la ferme, de manière à assurer une certaine autosuffisance. À côté des céréales qu’il valorise auprès d’une filière de transformation locale – notamment à destination des boulangeries, la paille est utilisée comme litière pour les vaches laitières. Le lait de ces vaches est ensuite transformé par sa femme Claudine au sein d’un atelier situé dans la ferme. Parmi les produits qu’elle fabrique, on retrouve notamment des yaourts, de la crème glacée ou encore du riz au lait.

Si le choix de diversifier les activités de l’exploitation s’explique par une volonté de davantage maîtriser les coûts de production, la création de l’unité de biométhanisation réside dans la volonté de la famille de valoriser au maximum les intrants produits sur la ferme. En effet, à partir des matières organiques produites par le bétail et transformées grâce au processus de biométhanisation, c’est environ 30 000 litres de mazout qui ne sont plus nécessaires. De même, des économies substantielles d’électricité ont également pu être faites à hauteur d’environ 3000€/mois.

Bien que les intrants constituent le principal apport pour la fabrication de bio CNG, plusieurs entreprises du territoire collaborent avec Eric Jonkeau et son fils afin de valoriser leurs déchets organiques. Pointons notamment la brasserie d’Achouffe avec laquelle un partenariat a été mis en place afin de valoriser les drèches issues du processus de fabrication de la bière. Une fois séchées, une partie de celles-ci sont intégrées à l’alimentation du bétail alors que le reste des levures part vers l’unité de biométhanisation. La ferme souhaitant valoriser un maximum d’intrants locaux, des contacts ont également été pris avec la fromagerie Vasedel afin d’utiliser les restes de lactosérum issus du processus de fabrication fromagère. Ces contacts, entrepris dans le cadre de la recherche d’intrants, leur ont par ailleurs permis d’entamer une collaboration d’un autre genre avec la fromagerie qui souhaite que la ferme Jonkeau puisse leur fournir le lait issu de leurs vaches laitières.

Concrètement, le système de biométhanisation est très innovant car simple d’usage et avec seulement 3% d’autoconsommation. Ainsi, comme l’explique monsieur Jonkeau : « Pour produire un bon biogaz, il faut maintenir une température constante de 40° dans le digesteur. La partie épuration du gaz s’inspire de procédés développés aux Pays-Bas. En moyenne, nous produisons tous les jours l’énergie nécessaire pour approvisionner 300 maisons. »

Afin de produire du bio CNG de qualité, il est indispensable de contrôler les apports de celui-ci pour garantir une qualité optimale. Ainsi, les tontes de pelouse sont proscrites à cause des éventuels résidus de plastique et de métal qui peuvent s’y trouver. De même, les déchets organiques issus de collectivités et restaurants sont difficiles à intégrer car de composition très variable.

Pour clôturer ce cercle vertueux, pointons enfin que le digestat qui résulte du processus de biométhanisation – après extraction du méthane, constitue un engrais à haute valeur ajoutée pour les cultures. En effet, celui-ci est notamment très chargé en azote, lequel permet une meilleure assimilation par les plantes et n’acidifie par le sol, les acides ayant été transformés en méthane. Cette notion de circularité développée au sein de la ferme s’étend donc même aux engrais qu’il n’est plus nécessaire d’acheter.

Une chose est certaine, la famille Jonkeau fourmille encore d’idées et de projets destinés à valoriser au mieux les ressources produites sur la ferme !

Article rédigé par l’ADL Laroche - Houffalize
Photo : © Martin Dellicour et le GAL Pays de l'Ourthe

L’académie de la fermentation

Marie Senterre, biologiste de formation puis agréée pour devenir enseignante, a rapidement eu besoin d’autres perspectives que l’enseignement pour s’enrichir professionnellement. Elle aime cuisiner et c’est grâce à un kéfir de fruits qu’elle a mis le doigt dans l’engrenage de la fermentation

Marie Senterre

D’une technique ancestrale à une entreprise innovante qui prône la formation

  • D’où vous est venue l’idée ? Quelle a été votre source d’inspiration ?

Je suis de nature à vouloir comprendre les « choses », je me suis interrogée sur cette technique et j’ai procédé à de nombreux essais. J’ai fait pas mal de tests en fermentation que je faisais goûter à mon entourage lors de soupers, à ma famille au quotidien. Ils étaient mes « cobayes » mais ils appréciaient !   C’est leurs retours positifs qui m’ont amenée à la réflexion de développer une telle structure : une « académie de fermentation ». En effet, tous me disaient que c’était super bon.

J’ai une âme d’indépendante, qui s’est révélée suite à mes réalisations/tests. La naissance de mon 3ème enfant m’a décidée à franchir le cap ! J’avais besoin de développer un projet personnel. C’est donc en 2019 que je me suis lancée concrètement dans le projet mais le véritable démarrage, suite à la pandémie, a eu lieu fin 2020.

Déjà sensibilisée à l’environnement, à la nature et au besoin de la protéger, on a décidé de participer au « Défi Famille zéro déchet » lancé par la ville de Marche-en-Famenne. Ce défi a renforcé ma conviction que ce projet avait du sens et venait en soutien à une dynamique d’upcycling, de transition écologique. Lors de ce défi, j’ai échangé avec les autres familles et avec Sarah Ruidant qui encadrait le projet pour la ville. Cela m’a permis d’apporter des améliorations à ma réflexion d’académie et la notion « zéro déchet » a fait sens.  

En effet, la technique de fermentation est une technique de conservation ancestrale, sûre et surtout avec zéro énergie. Cette technique, au vu de la conjoncture, prend tout son sens actuellement. Il suffit d’avoir des légumes (matière première), entres autres, du sel et de fermer le bocal !

On peut réaliser facilement des limonades à la maison. Elles ont l’avantage d’être zéro impact sur l’environnement car elles ne génèrent pas de déchet plastique, pas de pollution dûe au transport et en plus elles sont bonnes pour la santé.

  • Quelles est votre offre et quelle différence voulez-vous apporter par rapport à ce qui existe déjà sur le marché et pourquoi ?  

Mon offre, ce n’est pas dans un premier temps de réaliser des produits et les mettre en vente. Non, l’idée est de privilégier le partage de connaissances et de proposer un apprentissage.  

En effet, l’offre est de former les gens via des ateliers aux techniques afin qu’ils puissent devenir autonomes et faire perdurer cette technique dans le temps. C’est plus que vendre un produit ! Facilement réutilisables, ces techniques sont sûres et très sécuritaires. Ma formation de biologiste m’est très utile et permet de bien expliquer l’ensemble des mécanismes aux apprenants. Ces techniques permettent d’aboutir à un produit extrêmement bon pour la santé. Celui-ci reste cru et il conserve tous ces nutriments durant le processus de transformation. Il est bon pour le corps car les vitamines sont conservées et dispose d’un effet probiotique.  

  • Quel est votre axe de promotion, de communication ?

Ma communication se fait surtout sur mes réseaux sociaux et sur mon site, que j’ai développé moi-même. Mais aussi au travers de divers partenariats. La période covid m’a poussée évidemment à penser mon projet de manière digitale. J’ai mis sur pied des ateliers en ligne, j’ai réalisé des tutos digitaux. J’ai découvert que j’adorais ce travail de community manager.  

Mais le digital, ce n’est pas tout ! Mon projet accorde beaucoup d’importance au contact social, à la convivialité et à l’échange. En effet, il s’agit de techniques et d’empirisme et les moments d’échange sont importants afin de pouvoir acquérir les connaissances.  

J’ai récemment débuté un partenariat avec Laetitia Robillard des « Ateliers Gerny » et je suis sur différents projets avec des espaces de restauration... Mon objectif est de proposer mes formations sur l’ensemble de la Wallonie. Je suis donc toujours en recherche de nouveaux partenariats et d’endroits pour pouvoir proposer mes formations.  

  • Quels investissements avez-vous choisi de faire ? Comment avez-vous cerné vos priorités ?

J’ai la chance que mon projet demande peu d’investissement en termes de locaux et de matériel. En effet, mes formations sont accessibles à tous et peuvent se donner dans presque n’importe quel endroit ! L’espace doit seulement pouvoir disposer d’un point d’eau et être équipé de tables.

Par contre, cela m’a demandé beaucoup d’apprentissage personnel. Ma formation de biologiste est un plus, et me permet d’appréhender les concepts « chimiques » et les processus qui se mettent en place lors de la fermentation. On peut dire que je suis une autodidacte avec un bagage scientifique ! Par contre, j’ai énormément lu des ouvrages traitant du sujet. Les canadiens, les américains et les asiatiques utilisent régulièrement ces techniques et ont fortement traité du sujet. C’est énormément de savoir-faire qu’ils ont commenté et expliqué. 

Article rédigé par l’ADL de Marche-en-Famenne

Le conseil de marie aux futurs entrepreneurs hésitants

Un seul conseil : « Ne pas se poser mille questions, tout en sachant que le problème futur n’est pas le problème actuel ». Il faut bien baliser ce qu’on souhaite faire et avancer un pas après l’autre. Je peux dire que c’est très épanouissant de faire ce qu’on aime. Et transmettre et échanger sur ce qu’on aime, c’est gratifiant et un véritable moteur pour développer son entreprise !

Découvrir son Facebook et son site 

 

Aline et Raphaël

Les Joyeux Résistants

Aline Besonhé et Raphaël Goblet ont toujours eu de l’intérêt pour l’environnement et la nature. Elle était éducatrice à la Communauté Scolaire Saint-Benoît à Habay-la-Neuve, il était spécialiste en marketing digital au Luxembourg. Un jour, suite à la lecture du « Petit manuel de résistance contemporaine » de Cyril Dion, ils ont eu un déclic. Ils se sont rendu compte que, bien qu’ils étaient déjà conscientisés par rapport au changement climatique et aux autres sujets écologiques et qu’ils mettaient déjà en place des actions pour avoir moins d’impacts négatifs sur leur environnement, ils pouvaient faire davantage. C’est ainsi qu’ils ont d’abord décidé de changer eux-mêmes.

La transition dans la bonne humeur

Aline était déjà formée à la naturopathie par laquelle elle améliore l’hygiène de vie et le bien-être par des moyens naturels. Elle maitrise aussi la kinésiologie qui lui permet notamment d’apprendre à ses patients comment mieux gérer leurs émotions, leurs stress en utilisant le test musculaire pour connaître leur fonctionnement. Dernièrement, elle a complété ses compétences avec une formation en éco-psychologie afin d’aider les gens souffrants d’éco-anxiété, c’est-à-dire, qui sont angoissés par la dégradation de l’état de la planète. Raphaël de son côté a entamé des études en éco-conseil qui l’ont amené à mettre en place une monnaie locale, l’Ardoise, sur le territoire de la commune de Neufchâteau.

Un des pas initiaux dans leur transition a été de tester, entre amis et pour s’amuser, des recettes écologiques afin de créer leurs propres produits d’hygiène, d’entretien domestique ou des cosmétiques. Comme de plus en plus de personnes étaient intéressées par ce qu’ils faisaient, ils ne pouvaient plus le faire que pour le plaisir. Ils ont donc mis en place des ateliers. C’est ainsi que sont nés les Joyeux Résistants. Depuis, cela fait 4 ans qu’ils n’ont plus acheté de tels produits dans le commerce conventionnel.

Comment fonctionnent ces ateliers ? D’abord, cela démarre avec une discussion et un peu de sensibilisation. En effet, le zéro déchet est le prétexte pour aborder une partie des problèmes écologiques actuels. Ensuite, place à l’apprentissage dans la bonne humeur. En effet, même s’ils abordent des thématiques graves, Aline et Raphaël ne font pas passer un moment triste à leur public. Au contraire, le but de leurs ateliers est d’également présenter des solutions, des bonnes pratiques et des expériences positives. De plus, ça peut être une prise de conscience : le zéro déchet n’est pas nécessairement contraignant. C’est aussi l’occasion de se rendre compte que se mettre en action en appliquant ces recettes est une manière positive de ne pas tomber dans le stress des « effondrements ». Oui, il y a de gros problèmes mais ce n’est pas une raison de baisser les bras. Oui, ce n’est pas parce que je prépare mon propre dentifrice que la planète est sauvée, mais c’est un début.

Les ateliers sont ouverts à tous et peuvent se faire chez vous ou ailleurs et dans différents cadres : soirée entre amis, teambuilding, en collectivité, en famille. Ce n’est pas la seule offre des Joyeux Résistants. Vous pouvez assister à leurs conférences et acheter des produits de base en vrac pour reproduire les recettes chez vous.

Ces ateliers sont aussi une opportunité de prolonger la démarche zéro déchet grâce aux conseils d’Aline et Raphaël. Ils permettent de prendre conscience des problèmes, de démarrer une démarche globale de limitation des déchets sans s’épuiser à faire des choses qui ne nous conviennent pas. On se met en action et finalement, on n’oublie pas de communiquer en famille car une transition écologique ne peut pas s’imposer, elle doit donc être acceptée par l’ensemble des membres du cercle familial.

Chez les Joyeux Résistants, les résultats sont visibles. En effet, la famille que forme Aline, Raphaël et leurs enfants a diminué son empreinte carbone de 60%. Pour autant, ils ne vivent pas à l’âge de pierre ou ne se privent pas. Ils ont juste appris à vivre autrement : en harmonie avec la nature et sur base d’une simplicité volontaire qui leur permet de ne plus s’entourer de choses inutiles.

Leur transition a également mené Aline et Raphaël à s’investir dans d’autres projets connexes. Ainsi, l’Ardoise mise en place par Raphaël à Neufchâteau est sa solution pour sortir d’une finance globale. Elle est désormais acceptée dans une trentaine de commerces. Aline propose ses cours de transitions intérieurs où elle enseigne à de plus en plus de gens à retourner vers une connexion avec le monde qui nous entoure, le vivant, notre planète. Comme quoi, commencer par des recettes peut mener à de plus grandes choses. N’hésitez pas à les consulter pour démarrer ou poursuivre votre propre transition et surtout n’oubliez pas d’être joyeux.

Article rédigé par l’ADL de Neufchâteau

Pour en savoir plus sur les Joyeux Résistants

Consulter leur site et leur page Facebook, ou les contacter par mail.

Courgette & Savonnette

Sophie Vieslet, 34 ans en couple et 2 enfants. Kinésithérapeute de formation et touche à tout, elle aime créer et développer des projets résolument tournés vers l'humain. Les initiatives de transition qui émergent de plus en plus sont aussi, pour elle, sources d'inspiration. Sophie a tout d'abord lancé un projet pour retrouver près de chez elle un mode de consommation qui lui convient et qui rejoint ses valeurs. Elle avait besoin de faire activement quelque chose qui a du sens pour elle et en lien avec ses priorités telles que la transition écologique, la santé, la famille et le lien social. Courgette & Savonnette est né de tout ce mélange. Saint-Hubert étant sa ville d'adoption pour laquelle elle avait envie de s'investir. Il lui a paru évident d'y installer son projet.

Sophie Vieslet

Une épicerie de vrac et produits locaux à Saint-Hubert

  • Genèse du projet : comment s'est-il lancé ? Quels sont les aides et les accompagnements dont tu as pu bénéficier pour mettre sur pied ton projet ?

C'est allé assez vite entre la décision de tenter l'aventure et l'ouverture du premier Courgette & Savonnette. Je me suis lancée seule en proposant un système de commande en ligne de produits en vrac et du frais avec un retrait hebdomadaire. En parallèle, je me suis formée dans différents domaines afin d'enrichir mes compétences et développer le projet au mieux. Après quelques mois, l'occasion d'ouvrir un "vrai" magasin dans le centre s'est présentée et j'ai décidé de déménager le magasin pour lui donner plus d'ampleur.

Tout en continuant mes formations, j'ai été aidée par un service d'accompagnement, Groupe One, afin de démarrer le nouveau magasin sur de bonnes bases et combler certaines lacunes. Dans cette optique de professionnalisation du projet, j'ai également fait appel à des professionnels de la région, DB Creation, pour retravailler l'image du projet. J'ai récemment remporté un appel à projets de la région wallonne qui va permettre d'étoffer le projet initial.

  • Courgette & Savonnette, c'est quoi le concept ? Qu'est-ce qu'on y trouve, qu'est-ce qu'on y fait ?

Courgette & Savonnette, c'est un concept store éthique et équitable. Ce sont ces deux notions d'éthique et d'équité qui sont réellement le point central du projet et que l'on retrouve dans chaque pôle. Bien que cela soit encore en développement, Courgette & Savonnette rassemble :

• une supérette où l'on peut trouver l'essentiel du quotidien en alimentaire ou non. Le vrac, le local, le circuit-court et le bio sont privilégiés autant que possible ;
• un espace de dégustation des produits du magasin et plus encore à l'avenir
• un espace expo pour des artisans, artistes ou auteurs véhiculant les mêmes valeurs que le projet ;
• une pretothèK, c'est un système de location d'objets du quotidien peu utilisés (appareil à raclette, verrines, visseuse...).

Concrètement, chez Courgette & Savonnette, on fait ses courses, on découvre, on déguste, on se rencontre, on emprunte, on papote et on a bon !

  • En tant qu'entrepreneuse, quels sont tes principaux défis ?

Actuellement, le magasin n'a pas encore la capacité de me payer un salaire. C'est pour moi la plus grande source d'incertitude. Heureusement, j'ai la chance de pouvoir attendre encore un peu et les chiffres des dernières semaines sont plutôt encourageants quant au développement et à la pérennité du projet. Je croise donc les doigts pour pouvoir dire dans un an que cette étape est surmontée.

Le travail multi-casquettes de l'entrepreneuse est parfois un peu périlleux mais j'aime cette diversité. Le fait de se sentir seule est aussi quelque fois un peu pesant, il est essentiel de bien s'entourer de personnes ressources pour être soutenue dans les moments de doute.

Mes plus gros défis et freins pour le moment sont d'une part la communication, comment bien faire passer la philosophie du projet ainsi que les enjeux d'une consommation plus consciente. Et d'autre part, l'accessibilité tant financière qu'en terme de mobilité pour les clients. Je réfléchis énormément pour trouver des solutions créatives permettant de faire vivre Courgette & Savonnette sur le long terme.

  • Quelles sont les perspectives d'avenir ?

Les pistes de développement futur sont innombrables et l'année qui vient est déjà bien chargée ! La difficulté est plutôt de prioriser les idées. Des collaborations sont déjà établies et d'autres en cours de création.

La volonté de Courgette & Savonnette est bien de proposer un mode de consommation plus respectueux et plus conscient que ce que la grande distribution peut proposer tout en restant accessible au plus grand nombre. Cette ligne de conduite sera bien présente dans les projets à venir.

Article rédigé par l’ADL de Saint-Hubert

Le conseil de Sophie aux futurs entrepreneurs hésitants

L'entreprenariat, ça ressemble à des montagnes russes : on vit tout intensément, les réussites comme les revers. Être son propre patron est assez exigeant, mais quelle liberté ! Pour ceux que ça tente, il faut s'accrocher, surtout bien se préparer et bien s'entourer. Mais lancez-vous ! Le monde a besoin d'idées un peu folles et de gens passionnés.

Consulter la page Facebook et le site de Courgette & Savonnette

Laurence

Le Capucin

Laurence a créé le Capucin suite à un déclic. Celui qu’elle a eu après 3 jours d’essais de couches lavables avec sa fille Capucine. Rapidement, elle est séduite par ces produits de puériculture durable. Elle décide alors de partager plus largement ce geste sain, économique et bon pour la planète. C’est donc stimulée par ce triple intérêt et boostée par le goût du défi qu’elle a démarré cette aventure en activité complémentaire en 2015.

Plongée dans les recherches et les tests depuis le début, elle est, à présent, incollable en matière de couches lavables et autres produits d’hygiène intime réutilisables, et ce pour tous les âges

Un nouveau concept autour de la puériculture et des produits d’hygiène durables

  • Quelles ont été les étapes de création de ton projet ?

Je me suis lancée seule, sans aide, après un an de réflexion et d’étude approfondie sur les couches lavables. J’ai commencé dans ma cave, à Laneuville-au-bois (Tenneville) où je recevais les clients. Dans la foulée, j’ai créé un site de vente en ligne moi-même mais je me suis très vite rendue compte de mes limites en la matière. J’ai donc fait appel à un professionnel au moment où la Région wallonne offrait une prime pour la création d’un site.

Petit à petit, j’ai appris de mes erreurs pour évoluer : savoir s’exprimer sur son produit, cibler sa clientèle, séparer vie privée et vie professionnelle…  Le salon Valériane à Arlon m’a notamment beaucoup aidée à cibler ma clientèle.

En 2019, je me lance comme indépendante principale et trouve une surface commerciale à louer à Marche-en-Famenne où j’installe mon magasin durant un an, avant que le Covid ne vienne perturber mes projets et me contraigne de cesser la location.

En février 2021, le Capucin se délocalise dans les locaux du centre prénatal, périnatal et familial à Hotton, Le Jardin des familles. Membre du centre depuis 2016, j’y organise des ateliers et des démonstrations, et maintenant, j’en suis la vice-présidente. J’y loue à présent un bureau/Show-room où je reçois uniquement sur rendez-vous. Cette collaboration m’a également permis d’engager une employée à temps partiel.

  • Que trouve-t-on dans la boutique ?

Ma spécialité, ce sont les couches réutilisables, pour bébés, enfants/ados, adultes et personnes porteuses de handicap en cas de fuites urinaires, incontinence ou encore menstruations. Je sélectionne des produits bio pour leur qualité, leur éthique et leur durabilité tout en favorisant le circuit court. Ainsi, je choisis au maximum des produits belges ou des pays voisins. Pour élargir ma gamme de produits, je propose aussi des accessoires zéro déchet, des produits ménagers ou corporels naturels.

  • À quel élément prêtes-tu particulièrement attention ?

Pour moi et, particulièrement dans ce secteur, le conseil est la base ! Connaître son produit à fond et être soi-même convaincue pour pouvoir en parler et conseiller au mieux les clients. Chaque personne a droit à son propre conseil. Le produit que je vends demande de rentrer parfois dans l’intimité des gens. Il est donc important de s’intéresser à la personne et de prendre le temps de l’écouter. J’aime prendre le ton de l’humour pour mettre les gens à l’aise pour pouvoir en parler sans tabous !

  • Des projets pour le futur ?

Toujours à l’affût et en réflexion d’améliorations, je me positionne petit à petit comme personne référente en matière de couches lavables en Wallonie et je souhaiterais développer encore cet aspect de mon activité en conseillant également les personnes qui se lanceraient dans la confection de couches lavables. J’aimerais aussi pouvoir donner des formations pour les professionnels de la petite enfance.

Article rédigé par l'ADL de Tenneville

Le conseil de Laurence aux futurs entrepreneurs hésitants

Ne pas hésiter à faire appel aux structures existantes d’aide aux porteurs de projets (Challenge, Créa Job, CCILB, les ADL…). Je regrette de m’être lancée seule, sans aide. Si j’ai appris de mes erreurs, j’ai aussi perdu beaucoup de temps et d’argent par manque d’expérience mais surtout par manque de conseils judicieux pour structurer mes idées et faire les démarches dans le bon ordre !

Et bien sûr, s’entourer de personnes qui soutiennent moralement le projet est primordial pour garder confiance en soi.

Consulter le site de Laurence, ou la contacter par mail.

Mummy is green

« Mummy is green » a été créée en 2019. Littéralement cela signifie « maman est verte » et cela représente bien sa géniale conceptrice qui a toujours vu sa mère coudre quand elle était petite fille. Elle leur faisait des vêtements à son frère et à elle. Et logiquement, quand elle est tombée enceinte, elle a voulu s’y mettre également.

Mummy is green

Quand une passion familiale crée un business qui fonctionne

  • Quel est le départ de votre mini entreprise ?

Je crois que la naissance de mes enfants a été un véritable déclic d’un point de vue écologique. C’est au travers de cette envie de coudre qu’il a évolué et qu’il m’a permis de transmettre mes valeurs aux autres en leur proposant mes articles. Avec la création de ma mini entreprise, j’ai pris le temps de réaliser mes projets, ce que je ne faisais pas auparavant même si j’avais plein d’idées en tête. Et le nom de Mummy is green m’est venu tout naturellement puisqu’il alliait maternité et écologie.

  • Pourquoi s’être installée ici ?

Par amour ! Je suis venue rejoindre mon compagnon, originaire de Saint-Vincent. Et je ne le regrette pas du tout. J’aime vraiment cette région et cette vision plus écologique et locale que Tintigny essaie de favoriser et mettre en place grâce à la Halle de Han et la coopérative Cœur de Village notamment.

  • Quels services proposez-vous ?

Je propose des créations textiles tournées vers l’enfance et le zéro déchet. Cela va des lingettes pour bébé aux sacs à pain, en passant par les charlottes à plat.

J’ai une liste d’articles que je propose mais je suis ouverte aux demandes personnelles de mes clients. Il ne faut surtout pas hésiter à me contacter quand vous avez une idée particulière qui ne se retrouve pas sur ma liste. C’est grâce à mes clients que le choix de mes produits s’étoffe, comme ce protège carnet de santé, ce panier à lingettes et ces pochettes par exemple.
Vous pouvez retrouver sur ma page Facebook, une idée des produits que je crée.

Et petite particularité également, je propose depuis plusieurs mois des lingettes de toilette pour remplacer le papier toilette ! Cela peut en effrayer certains mais ce n’est finalement que le cheminement logique après l’utilisation de lingettes lavables pour les bébés et les enfants sont très enthousiastes. Et il y en a pour tous les goûts : des robots, des dinosaures, des fleurs, des unis, etc. De quoi satisfaire tout le monde !

J’ai toujours plein d’idées en tête mais le temps me manque pour toutes les réaliser malheureusement. Je partage mon temps entre ma famille, mon jardin, Mummy is green et mon activité professionnelle principale en crèche.

Ceux qui me connaissent déjà l’ont remarqué, je propose de plus en plus mes produits en boutique, ce qui a été vraiment pratique avec la crise actuelle. J’essaye de participer à quelques événements et marchés aussi pour pouvoir rencontrer les clients et faire connaissance, c’est toujours un plaisir pour moi. J’aime ce côté relationnel de mon activité, rencontrer les gens, recevoir leurs avis et expliquer comment utiliser mes produits en direct, c’est beaucoup plus agréable.

Voici la liste des boutiques où retrouver mes créations :
• Cœur de Village (Bellefontaine)
• Halle de Han (Tintigny)
• Naturellement bien (Tintigny)
• Un poids c’est tout (Etalle)
• Artisphère (Arlon)
• Au sein de l'asbl Bettie (Tontelange)

Il est possible que cette liste s’agrandisse dans le futur, j’aimerais beaucoup développer d’autres collaborations.

  • Pouvez-vous résumer votre entreprise en 3 mots ?

Créations - Textiles - Écologie

  • Qu’envisagez-vous pour l’avenir ?

Que cela continue et que les gens aient davantage d’intérêt pour ce genre d’articles.
J’aimerais également développer d’autres choses et pourquoi pas, un jour, avoir une petite boutique à la maison. J’ai eu la chance de participer à une boutique éphémère à Arlon durant l’été et cela donne envie de concrétiser certains projets. Affaire à suivre donc !

Article rédigé par l'ADL de Tintigny/Habay

Pour en savoir plus sur mummy is green

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